Uncertain.

Megumi's Music Box : " Don't judge me "

    Je ne savais pas pourquoi j’étais là, assis dans ce bus à attendre. Non, je n’en avais aucune idée.

L’université avait organisé un voyage à Sapporo, basé sur « le partage ». De ce fait, l’université d’Ouran y participait aussi.
Personnellement, je me contrefichais de ce détail. Bien que la majorité des étudiants de chaque université vouait à celle « adverse » une haine qui semblait connaître peu de limites, ce n’était pas mon cas. Je trouvais cette rivalité pour le moins stupide, fondée sur des choses bien peu tangibles…
Certes, je ne pouvais nier le fait que se battre pour son académie était louable, mais c’était une notion que je n’avais et ne pouvais concevoir qu’avec peine. Je n’avais pas un esprit combattant et engagé. J’étais le genre de personne à regarder ce qu’il se passait autour d’elle, sans vouloir forcer ou faire avancer les choses. Je restais passif. Et, ô combien même j’aurai été de cette trempe, ma condition physique ne me le permettait pas. Quoique...mes problèmes de santé étaient sans nul doute une excuse derrière laquelle je me cachais…

    Je soupirai pour la énième fois, regardant sans le voir le paysage qui défilait par la fenêtre. Je n’aimais pas les voyages scolaires. On pouvait même dire que je détestais ça. Être forcé de rester avec les autres, tout au long d’une interminable semaine… C’était bien l’une des choses que j’évitais le maximum.

« Mais alors qu’est-ce que je fous ici ? »m’interrogeais-je mentalement.

Je n’avais pas de réponse. Pas même le moindre indice pour deviner ce qui m’était passé par la tête. Absolument rien.
Mais, sans que j’en puisse parfaitement définir la source, un mot quasi-imperceptible raisonna dans mon esprit : changement.

✂✂✂✂

    J’attrapais mon sac et en calais maladroitement la sangle sur mon épaule avant de rejoindre les autres élèves qui se pressaient déjà autour des professeurs. Chaque binôme devait être tiré aux sorts, désignant de la sorte les personnes qui seraient colocataires durant une semaine. L’idée en soi n’était pas mauvaise, cela permettait de faire de nouvelle rencontre et avoir l’occasion de vivre -pendant une brève période- autre chose que l’habituelle routine. Du moins, elle n’était pas mauvaise pour ceux qui étaient ouverts et extravertis.
En bref, mon total inverse.

-Ryûda Megumi.

J’avançais à l’appel de mon nom, traînant les pieds.
Dieu, qu’avais-je horreur de ce principe…
J’espérais vaguement qu’on allait m’annoncer que mon binôme se serait désisté au dernier moment ou bien encore qu’il serait subitement tombé malade et n’aurait pas pu participer au voyage, mais le verdict tomba –et ce bien trop vite à mon goût.

-Tu es avec Sasaki Kohana, votre tente si situe juste ici, m’indiqua-t-il en pointant le doigt vers une direction quelque peu approximative. Va déjà t’installer.

Je m’exécutais, me maudissant encore une fois pour avoir participé à ce foutu voyage. J’allai devoir passer une semaine entière au merveilleux et miteux « Camping du Soleil », sous une minuscule tente avec, cerise sur le gâteau, une personne dont j’ignorai absolument tout. Que demander de plus ~ ?
Réprimant vivement cette vague de cynisme qui montait furtivement en moi, je prenais une grande bouffée d’air avant de me diriger vers la tente que je supposais –d’après les indications douteuses de mon professeur- m’être destinée.


    Alors que je me penchais pour pouvoir passer la maigre ouverte qui se découpait de sur la toile étendue, j’aperçu immédiatement mon colocataire. Ou plutôt ma colocataire.

Je n’avais jamais entretenu de très bonnes relations avec les autres, peut importe de qui il s’agissait. Néanmoins, j’émettais une certaine réserve quant à la gente féminine. Non pas qu’elle me révulsait ou quoi que ce soit dans le genre, mais disons plutôt qu’elle me mettait mal à l’aise. A chaque fois, je ne pouvais éviter de les mettre en relation avec une certaine personne qui, jadis, m’eut été donné de pouvoir qualifier d’amie…

Je me permettais d’entrer dans ce qui était notre « chambre » avant de poser à terre mon sac.
Mon regard s’attarda un instant sur la demoiselle qui était assise sur un de deux lits ; Sasaki Kohana. Elle était tranquillement en train de dessiner dans un cahier, chose qui attira tout particulièrement mon attention malgré moi…

-Salut, lançais-je en sa direction, sans vraiment trop savoir quoi dire.