J'ai vécu dans une famille, au revenu modeste. Nous n'étions pas riches, mais nous n'étions pas pauvres non plus. On peut dire que notre petite fortune a toujours réussi à combler nos besoins. Besoins superficiels, et sans grand intérêt. Quand j'étais petit tout ce que je voulais, je l'avais. J'étais ce qu'on appelle un enfant gâté. Mon père était banquier et ma mère comptable. De ce fait j'ai baigné dans les chiffres dès mon plus jeune âge, même si toutes ces histoires de compte ne m’intéressais guère. Je n'étais pas très câlin avec mes parents, je me suis vite éloigné d'eux. En revanche, j'étais énormément complice avec mon frère, plus vieux que moi de quatre ans. Pour moi c’était une idole, quelqu'un qu'il fallait absolument regarder. J'ai souvent était martyrisé à l'école, que ce soit en maternelle ou au collège. Mes traits étaient plus féminins que les autres, j'ai eu le droit à des insultes toutes les plus horribles les unes que les autres. Je pleurnichais pour un rien, sans chercher à me défendre. Jusqu'au jour où Kei, mon frère l'a appris. J'étais dans mes premières années de collège je m'en souviens encore. C'était mon sauveur, la personne que j'admirais plus que n'importe qui. Celle qui me faisait sourire, qui me fascinais. Il était la lumière qui me guidait sur les chemins les plus ardus. Mais j'étais jeune, peut-être trop à cette époque.
Mon arrivée au lycée était des plus fructueuses, j'étais le petit frère de Kei, et personne ne l'ignorait. Son petit protégé, auquel il ne fallait absolument pas toucher. Tout le monde était gentil avec moi, je suis même passé « leader » au sein de ma classe. Je savais très bien que ce n'était pas grâce à moi et à ma personne, mais a cause de mon frère. Cela m'était égal, car pour une fois on me respectait. Le plus populaire et le plus aimer du lycée, c'était bien moi ! Et c'est à cet instant que j'ai réalisé que le genre humain était facile à manipuler. J'ai joué avec chacun d'entre eux, ils se sont dévoilé corps et âme à moi. Le plaisir était si intense que je ne pouvais plus être raisonné, c'était trop tard. Moi qui depuis toujours ne voulais pas être comme eux. Des personnes avides de sens corrompu et sans avenir. Je ne voulais pas pourrir comme eux, rire comme eux, devenir une marionnette en proie aux désirer et pourtant...
Je me suis vite demandé jusqu'où il était possible d'aller ainsi. Je n'ai toujours pas trouvé la réponse à ma question mais je la cherche. Plus le temps passé, plus je devenais froid envers les autres, envers ceux qui me voyaient comme leur ami, alors que moi je ne ressentais que du dégoût à leur égard. Ils me répugnaient à me suivre comme des sales bêtes dédaigneuses. Même si je leur ai fait comprendre mainte et mainte fois que pour moi ils n'étaient rien, qu'ils, n'étaient que des attractions temporaires, ils continuaient de marcher derrière moi aveuglement.
Kei était de moins en moins présent à la maison, pour des raisons qui m'étaient totalement obscures. Il partait tard le soir et revenait tôt le matin. Je ne sais où il passait ses nuits, et j'avais bien trop peur de lui demander. Il avait un regard assez foudroyant, alors lui demander d'où venait la cause de ses va-et-vient ne m'avait pas traversé l’esprit. C'est pourquoi j'ai déicide de le suivre. Ce n'était pas malin mais j'étais vraiment curieux.
Un soir je suis passé par la fenêtre de ma chambre après l'avoir entendu descendre les escaliers. C'était une opération digne de ce nom. Il fessait nuit, la lune était haute et il devait être minuit. Les rues étaient sombres, même les lampadaires ne suffisaient pas à tout éclairer. Une atmosphère angoissante régnait. Je n'avais pas du tout envie de voir la tête de Kei s'il me voyait.
Après avoir logement marchait, il s’arrêta enfin pour ouvrir une porte qui donnait sur une ruelle complètement délabrée. Je me suis d'abord demandé ce qu'il aller bien faire dans un endroit aussi miteux. Les murs des maisons situées dans les alentours étaient d'une couleur atroce, comme s'ils avaient déjà connu la fumer. L'odeur nauséabonde qui s'en dégagé sentait a au moins 10 kilomètres. Kei est entrer dans ce trou sûrement infesté par les rats. J'ai fini par entreprendre la même démarche que lui tout en essayant d'être discret. J'ai bien dit essayer... Il y avait des boîtes en carton et des planches en bois un peu partout. C'était difficile de ne pas s’écraser littéralement le crâne sur le sol.
Kei a avancé jusqu'à un petit groupe composer de cinq personnes. Il leur à tous dit bonsoir à l'aide d'une poignée de main que je ne saurais à d'écrire. J'ai voulu m'avancer plus près d'eux, mais je pense que j'aurais dû rester à ma place, ou dans mon lit. Par inadvertance j'ai trébuché dans un tas de fils barbelés. En plus de me faire mal je me suis retrouvé nez à nez avec ces étranges personnes, et pire que tout avec Kei...
Une fois la stupeur disparue, ils ont commencé à rire et à se moquer de moi. Kei, lui ne bougeait pas, il restait de marbre devant cette arrivée fracassante. Je me suis relevé tout en évitant ses yeux plus que troublants, c'était une situation embarrassante. Un des hommes vêtu de noir s'est avancé vers moi, il m'a longuement regardé et a déclaré que j'étais déjà mort. Surpris par cette annonce je me suis retourné vers Kei, qui avait le sourire aux lèvres. Pourquoi ? Pourquoi souriait-il ? Cela était drôle de voir son jeune frère dans une position aussi délicate. J'ai bien sur pris ces paroles pour des menaces. Je connaissais le genre de fréquentations qu'avait Kei, des voyous, des gens des bas quartiers. Ce n'était pas nouveau pour moi. Ce qui explique pourquoi la peur se lisait sur mon visage.
Kei : Je peux savoir ce que tu fais là, Yuji ?
Le temps s'est arrêté lorsqu'il a prononcé mon prénom. Je ne savais pas quoi répondre. Ce que je faisais là ? C'est simple, je l’espionnais à fin de savoir ce que lui faisait chaque soir. Mais comment j'aurais pu lui dire, oui comment...
Le même homme celui qui avait décrété ma mort, reprit la parole.
Jun : Kei, ne me dit pas que tu connais ce crétin ?
Kei : Ce crétin comme tu dis c'est mon frère.
J'ai senti le vent souffler, comme si une tempête se préparer. À leur tête il était facile de deviner qu'il ne croyait pas que j'avais un quelconque lien de parenté avec Kei. Aussi loin que je me souvienne ça a toujours été comme ça. J’étais frêle, sans aucune trace de muscle. Contrairement à Kei, qui était robuste et intimidant. De plus on ne se ressemblait pas vraiment. Il avait hérité de mon père, et moi de ma mère.
Vous allez sans doute avoir du mal à le croire mais c'est ainsi que j'ai fait partie des BREAKER. J'avais découvert le secret de Kei, il fessait parti d'un petit gang de rue. Les Breaker était connu dans tout Kamakura, c'était les maîtres de la ville. Dans la région, chaque gang possédait un territoire, si un gang voulait élargir le sien il fallait se battre. Et devinez qui était le chef de la bande ? C'est tellement évident. Kei a formé ce groupe quand il avait mon âge, c'est-à-dire à 17 ans. Il m'a expliqué qu'au début ce n'était rien de sérieux, juste un regroupement de pote. Et puis les bagarres sont arrivé.
J'ai vite appris à connaître chaque membre par cœur. Il n'y avait que des hommes, pas une seule fille. Kei trouvait que quand il y a une nana au milieu de tous ces mecs, après c'est la guerre pour l'avoir. Dans tous les cas moi je ne me serais certainement pas battu pour elle. Toutes les copines, si je peux dire copines, que j'ai eues étaient juste des histoires sans lendemain. Je n'ai jamais aimé quelqu'un, et je n'ai pas envie que ça arrive. Ce genre de sentiment, c'est ceux qui vous font tomber plus ne bat que terre. Qui vous font haïr, a cause de la jalousie. Autant s'amuser pendant une nuit et tout arrêter au lever du soleil.
Cela fessait quelque mois que je vivais parmi les Breaker. Avec eux, il y avait de quoi s'amuser. Alcool à volonté ou encore produit illicite. Ce n'est pas ça qui manquait. Mais je ne suis pas pour autant tombé lourdement dans la drogue. C'était bien une fois de temps en temps mais rien de plus. Surtout qu'il y avait mieux pour planer, oh oui bien mieux. On effectuait des petits braquages, rien de bien méchant. On taguait un peu partout, ont traîné ivre mort prés de la plage. Et j'en passe, la liste est bien trop longue. À chacune de nos infractions, l’adrénaline montée, les pulsations cardiaques s'intensifiaient, la sensation d'être invincible régnait. Oui régnais...
Jun était le meilleur ami de on frère, il lui fessait confiance comme à personne, même plus qu'à moi. J'ai toujours était un peu jaloux de lui, c'est normal. Jun passais plus de temps avec mon frère que moi et avant chaque intervention il fallait que Kei demande ce qu'en pensait son fidèle pote. Surtout qu'il n'était pas très sympathique envers moi. Il m'a vite fait comprendre que si j'étais avec la meute, comme il aimait appeler le gang, c'était uniquement grâce au lien que j'avais avec Kei. Pour lui j'étais faible, misérable, un moins que rien, un boulet inutile. Il ne se gênais pas pour me le dire ouvertement. Cela tombais bien, il me détestais et moi aussi, c'était clair.
C'est lui qui trouvait quoi faire, où et comment. C'était le grand bras droit, voire même le gauche parfois. Jun nous a proposé d'élargir le territoire des breaker, qu'il trouvait trop petit. Kamakura et ses environs étaient pourtant à nous, cela n'était pas suffisant. Selon lui les Night Fire était en train de s'affaiblir et c'était le moment ou jamais de leur prendre Zushi. Zushi se situe à 15 minutes de notre ville et c'était une position stratégique. Moi, je n'ai jamais rien compris à tout ça, je me contentais de fermer la marche quand il y en avait besoin.
Les Night Fire se terraient dans une ancienne gare délabrer. Leur planque était à l’abri des regardes on pouvait donc agir en toute discrétion. Le plan était simple, réussir à les prendre par surprise, leur donner une bonne leçon à fin d’obtenir Zushi. On n'a jamais eu à tuer personne lors de ce genre de rencontre, mais Jun avait donné l'ordre de tirer si besoin. Je savais qu'il ne serait pas utile d'ouvrir le feu, tout ce qu'on entreprenait, réussissais, alors pourquoi pas cette fois-ci.
Tout était calculé, heur de départ, heur d'arriver. Plan du bâtiment, détaillé. Jun avait tout fourni et cette affaire semblait lui tenir à cœur. J'ignorais pourquoi, en fait j'ignorais tout de lui. Comme prévu on a volé une voiture pour se rendre à Zushi. On l'a brûlé juste à l'entrer de la ville. Grâce à une carte on s'est rendu jusqu'au repaire de l'ennemie, à pied. C'était long et ennuyant, on ne pouvait pas y aller tous ensemble d'un seul coup. Alors Kei a formé des groupes. Nous n'étions que sept et nous nous déplacions par groupes de trois, bien entendu j'étais avec Kei. Jun voulait être seul, il disait qu'il serait là pour assurer nos arrières. C'est donc ainsi que l'infiltration s'est faite avec succès.
On est arrivé à l’intérieur, sans encombre et l'endroit était désert. Il fessait sombre, il était dur de voir à plus d'un mètre. C'était parfait et on se voyait déjà vainqueur de cette bataille. Il ne manquait que Jun. Mais d'un coup toutes les lumières se sont allumé, et des bruits de pas se sont fait entendre. Des ombres commençaient à apparaître. Les autres trouvaient cela normal et ils restaient à attendre fièrement. J'avais un mauvais pressentiment...
Puis des rires sont intervenus pour suivre les pas qui se rapprochaient de nous. J'étais de moins en moins rassuré. Pour trouver l'origine de ces rires j'ai tourné la tête, et je suis resté scotcher. Tout autour du faible nombre que l'on était il y avait dix voire vingt personnes. On était encerclé...
J'ai regardé Kei, il restait inexpressif, ne dévoilant pas ce qu'il ressentait. Mais moi je le savais, il était effrayé. Ce n'était pas prévu qu'il y est autant de monde, mais surtout qu'il soit disposé ainsi tout autour de nous.
Un homme plus âgé s'est avancé vers Kei, lui fessant face. Il s'est mis à taper dans ses mains comme pour l’applaudir.
Chef des Night Fire : Bravo, bravo Takeru ! Et bienvenue ici, je te présente ta tombe et celle de toute ta petite bande !
En une fraction de seconde le visage de Kei est devenue pale, d'un teint maladif. Un coup de feu a retenti, et ce n'est que lorsque Nobuo, le plus jeune d'entre nous après moi, s'est écrasé sur le sol que nous avons compris que nous étions pris au piège. C'était la fin...
Ils s'écroulaient tous sans que l'on puisse faire quoi que ce soit. Ils agonisaient, hurlant leur douleur, priant pour qu'elle s’arrête. Et leurs bourreaux exécutaient leur souhait. Les cadavres dansés sous les balles, ils baignaient dans le sang d'une couleur désagréablement délicieuse. Les tirs fusaient de n'importe où, j'ai donc eu de la chance de ne pas être touché. Ce n'était pas le cas pour Kei, il a reçut une balle dans l’épaule. Il s'est mit à saigner un peu, beaucoup, abondamment. Je ne pouvais que le regarder souffrir, j'étais inutile, trop inutile, impuissant. J'aurais voulu l'aider et l'amener loin de ce massacre... Mais une fois de plus c'est lui qui m'a sauvé. Il m'a hurlé de partir devant lui, me forçant à fuir, il n'y avait plus que ça à faire. Alors que l'ont croyait que tout était fini une plus grande surprise encore nous attendait dehors.
Jun : Tu es toujours vivant moi qui pensais que tu aller mourir avec les autres comme le pauvre chien que tu es.
Kei : C'est toi ? C'est vraiment toi qui as fait tout ça ?
Jun : Évidemment qui d'autre ! Je fais partie des Night Fire depuis longtemps. J'ai rejoint ton petit groupe minable dans l'unique but de vous détruit et de m'approprier Kamakura. Tu n'es plus celui qui était craint de tous, je suis le nouveau maître des rues !
Jun a braqué son arme sur Kei, qui était déjà mal en points. C'était à mon tour de lui venir en aide, je le devais. Malgré l’angoisse, malgré que tout mon corps tremblait. Sans réfléchir j'ai accouru sur l'individu qui venait de nous trahir. Dans un élan de folie je l'ai plaqué aux soles, tout en essayant de lui infliger tout le mal qu'il m'était possible de lui faire. Je ne sentais plus mes bras agirent, il fallait lui faire mordre la poussière, et au sens propre du terme.
Kei a agrippé mon col pour m'obliger à m’arrêter, quand je me suis retourné pour le regarder mon visage croulé sous les larmes.
Kei : si on reste là ils vont revenir et on n'aura aucune chance, il faut partir tout de suite !
Juin était immobile sur la terre battu, la face sanglante.
Kei : quant à toi je te retrouverais, je te tuerais de mes propres mains crois-moi. Kyôto, n'oublie pas cette ville !
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Les jours suivant il fallut expliquer à nos parents pourquoi nous étions si amochés. Bien sûr, nous avions menti. L'excuse était que Kei avait voulu se frottait à plus fort que lui et que cela avait mal tourné. Notre Père l'a chassé de la maison en disant que ce n'était qu'un danger pour notre famille. Il n'attendait que cela, une raison pour partir à Kyôto.
Deux ans plus tard je m'étais débrouillé pour m'inscrire à Ousen, une université de Kyôto. Comme justification j'avais choisi la photographie. En effet je pratiquais cet art depuis pas mal de temps sans trop de sérieux. Alors cette fois si c'était moi qui voulais un moyen pour partir à Kyôto et rejoindre mon frère après une trop longue séparation. La fusillade de la gare est passé à la télévision environ un mois plus tard, quand les corps furent retrouvés dans les égouts. Les Night Fire on était arrêté, pour meurtre, trafique de drogue, et pour prostitution. Mais quelqu'un avait échappé à la police, Jun. Sans doute lui aussi était parti rejoindre mon frère. Dans un sens je l’espérais...
Je suis donc devenue étudiant à Ousen. J'ai vite appris que ce n'était pas une école comme les autres. Elle aussi habitait la rancune, et je dois dire que cela m'a tout de suite plu. Ouran se pensait fort, après avoir remporté une bataille ? C'est ce qu'ont aller voir. L'histoire de ce vieux conflit m'a rappelé un peu mon passé, c'est pourquoi j'ai pris la décision de participer à cette guerre. Mon nouvel objectif était de motiver les troupes pour les pousser à se venger ! C'est de cette manière que j'ai réussie à me hisser jusque dans les rangs de Misaki Rin, la meneuse d'Ousen. Alors attention Ouran il y a encore des gens prêts à vous défier !
Je dois te l'avouer, tu me manques... Je voudrais te revoir, te parler, enfin. Mon unique et réel but est de te retrouver... Kei.