-Bonsoir!

Fumiko, plateau en main, accueillait un client. Un nouveau d'ailleurs, elle ne l'avait jamais vu auparavant. Il lui fit remarquer qu'il serait seul. Elle se contenta d'hocher de la tête et l'installa à une table. Elle repartit assez vite, le restaurant étant assez remplie ce soir là. Elle avait d'ailleurs l'impression de courir. Mais bon, ce n'était pas pour lui déplaire, elle préférait être toujours occupée ainsi que de se contenter de se tourner les pouces. Elle était concentrée sur son travail, quand un gars commença à lui parler, ainsi que ses amis. Ils étaient un petit groupe, et plus vraiment dans un bon état dirons nous. Elle tenta de les ignorer, en leur faisant le sourire commercial qu'elle affichait pour ce genre de clients, mais ce ne fut pas assez pour les éloigner, bien au contraire. Ils semblèrent vouloir lui pourrir sa soirée. Et pour tout dire, ils étaient bien partis!

-Bah allez mad'moiselle! Tu peux bien passer du temps avec nous!

-C'est même un service qu'elle nous doit, non?

-C'pas faux! Les clients sont rois!

-V'pensez qu'on peut tout lui d'mander du coup...?

Cette dernière phrase fit rire toute la bande. Mais beaucoup moins la jeune femme. Elle dû prendre une grande inspiration pour ne pas s'énerver. A vrai dire, ils n'avaient pas complètement tord: le client est roi. De ce fait, elle ne pouvait se permettre de les rembarrer comme elle le voudrait. Elle devait se montrer courtoise et professionnelle. Mais qu'est ce que ça la démangeait de coller une beigne à un de ces types! Elle se contenta pourtant de lâcher un soupire. Elle tenta de se démener comme elle pouvait, pour s'écarter alors qu'ils cherchaient à la coller ou à glisser leurs mains sur elle. Elle allait partir pour de bon quand un de ces pauvres types lui fit un croche patte. Elle se voyait déjà écroulée par terre, mais ne pensa qu'à protéger les assiettes. Elle s'ne foutait un peu d'être égratignée, mais elle ne pouvait se permettre de casser de la vaisselle. Si son boss lui retenait de l'argent sur son salaire, elle deviendrait encore un poids pour ses parents, or elle voulait cesser cette situation!

Elle sentit un bras la rattraper. Un assez bien musclé et fort. Elle tourna la tête vers son sauveur, s'apprêtant à le remercier quand elle sentit les mains de se dernier. Est ce qu'il était en train d'en profiter là?? Ce fut ce qu'elle pensa aux premiers abords, avant de réaliser qu'il venait de lui venir en aide, et qu'il n'avait pas eu l'intention de la toucher de cette manière. a coup sûr, il ne s'en était même pas rendu compte lui même, n'est ce pas! Elle aurait donc put simplement retourner au travail, mais l'intervention de l'inconnu avait attisé sa curiosité, et elle préféra rester pour observer toute la scène. Et elle ne fut pas déçue. Sa manière de parler, tout en offrant le début d'un strip-tease , était vraiment efficace contre les emmerdeurs. Mais ce qui perturba la jeune fille, c'est qu'il avait semblé y prendre du plaisir. Comme s'il avait l'habitude de jouer les intimidants comme ça. De faire peur...

Elle suivait les fuyards du regard quand le client s'adressa à elle. Elle se redressa d'un coup, sous le coup de la surprise. Elle l'écouta attentivement, et haussa d'un sourcil en découvrant ce qu'il avait à dire. Non mais il était sérieux là? Elle n'avait pas que ça à faire non plus! Il était peut être un client, mais elle, elle travaillait ici! Elle ouvrit la bouche, prête à l'envoyer bouler, mais se retint à la dernière minute, se souvenant que son boss était dans les parages. Elle prit alors une grande inspiration, avant d'afficher l'éternel sourire commercial. Elle inclina légèrement sa tête, le copiant parfaitement. Etait-ce du foutage de gueule? Rôh, un peu... C'était surtout une manière de lui faire comprendre qu'elle ne le prenait pas au sérieux.

-C'est une belle offre, mais je ne peux me permettre de m'absenter comme ça pen...

-Hey, Fumiko! Prend donc ta pause... Et ne me tire pas cette tronche là! T'as besoin de t'arrêter de temps à autres, alors profite donc de ce chevalier destrier. Et remercie le convenablement! Compris?

La jeune fille lança un regard bien noir à son patron, et ce dernier se contenta de lui sourire, genre "bien fais pour ta gueule, faut bien que t'en fasse baver aussi parfois!". Elle resta un instant silencieuse, avant de lâcher un soupire. Elle reporta son attention sur l'inconnu, l'observant un instant, avant de capituler. Elle lança presque son plateau sur le bar, avant de sa passer une main dans les cheveux.

-Merci de m'avoir débarrassé de ces gros lourdaux. Je reste persuadée que j'aurais put me démerder seule, mais c'est pas faux qu'un peu d'aide ça ne fait pas de mal...

Elle sentit le regard insistant de son boss sur elle, voulant lui faire comprendre qu'elle devrait arrêter de sortir des bobards aussi gros. Elle passa sa langue sur sa lèvre supérieur, avant de reposer ses yeux sur le jeune homme. Elle serait bien restée plantée là encore un moment, mais comme c'était apparemment sa pause, elle préférait à la rigueur être bien installée. Elle attrapa le bras (bien musclé) de son "sauveur", et l'emmena à sa suite jusqu'à sa table. C'est pas qu'elle était pressée de passer du temps avec lui, mais au contraire, elle voulait en finir très vite. Faire la parlotte au lieu de bosser, très peu pour elle. C'est pourquoi elle pouvait se montrer assez dominatrice pour le moment. Elle s'installa de manière à être en face de son interlocuteur.

-Tu voudras boire quoi? C'est offert par la maison...

Elle se remit à l'observer un instant. Il est vrai que le jeune homme était bien bâti, ça, elle ne pouvait pas le nier. Mais il dégageait surtout une certaine aura qui ne la mettait pas tant en confiance que ça. Il avait ce... je ne sais quoi. Pas quelque chose qui donne envie de le côtoyer. Non, plus une envie de sauver sa peau en ne le fréquentant pas plutôt. Et c'est dans son habitude qu'elle posa simplement les questions qu'elle se posait.

-Tu viens d'où? J'veux dire, j't'ai jamais croisé dans les parages... T'as quel âge? Tu fais quoi? pourquoi t'es là aujourd'hui? Hasard ou business?... Oh et accessoirement, je pourrais avoir ton nom?

Elle avait posé sa tête sur ses mains, ses coudes étant sur la table. Elle le fixait, lui souriant doucement. Oui, elle voulait savoir à qui elle avait affaire. Après tout, elle se devait d'en savoir un minimum sur celui qui s'était occupé du groupe de gars qui l'emmerdait, non?

Quand quelqu'un était venu pour demander ce que voulait le jeune homme qui lui avait sauvé la mise, elle n'eu même pas le droit d'en placer une. Elle aurait bien voulut avoir un verre elle aussi! Mais apparemment, le boss voulait l'emmerder jusqu'au bout... Elle capitula, ne voulant plus perdre d'énergie inutilement pour des broutilles. Elle se cala donc bien sur sa chaise, bras croisés, et reporta son attention sur son interlocuteur. Elle se mit presque à l'examiner, mais en toute discrétion bien sûr. Et ce fut la musculature apparente intéressa Fumiko. Non pas par intérêt personnel, mais pour essayer de cerner le personnage auquel elle avait affaire. Elle savait que peu de personnes pouvaient se vanter d'avoir les mêmes atouts que son compagnon de tablée. Un corps pareil, on ne l'avait pas en faisant quelque pompes le matin. Il y avait plus de travail que ça. Et puis, il devait souvent utiliser cette force, non? Très vite, elle en vint à la conclusion qu'il devait faire parti de la mafia, ou un gang de ce genre.

Quand son interlocuteur prit la parole, elle fut amusée par sa façon de parler. On aurait presque dit que ça jurait avec son apparence. Qui aurait crut en même temps qu'il puisse parler de cette manière! D'une certaine manière, même s'il semblait vouloir garder le vouvoiement pour s'adresser à elle, il avait la classe. Et ça, Fumiko ne pouvait le nier. Mais elle se garderait bien, pour une fois, de faire la moindre remarque! Elle l'écouta donc, impatiente d'avoir les réponses à ses questions. Elle fut titillée quand il affirma qu'elle était d'Ousen. Elle en haussa un sourcil, ne sachant trop comment prendre cette indication. Etait-il lui même d'Ousen, et l'aurait croisé une ou deux fois sans qu'elle s'en rende compte? Parce qu'il est vrai qu'elle passait pas mal de temps à travailler, alors même une personne de cette carrure aurait put passer inaperçu. Mais très vite, elle éloigna cette possibilité: s'il avait été à Ousen, il aurait été le centre d'attention, à n'en pas douter.

Alors, quand il déclara être étudiant, elle porta sur lui un regard insistant. Elle en était sûre à présent: ce gars là ne sortait pas d'Ousen. Comment pouvait-elle le savoir et en être persuadée? C'est facile. S'il y était, il l'aurait tout simplement dit. Surtout après avoir dit qu'elle même en venait. Or, ce silence qui suivit cette information donnée ne voulait dire qu'une chose: Ouran. Et d'un coup, le mystère qui l'entourait s'envola. La musculature, l'air sadique qu'il semblait avoir en s'occupant des abrutis de tout à l'heure, cette aura qu'il avait... Elle resta silencieuse pourtant. Elle ne fit aucune remarque. Après tout, elle ne prenait pas part dans cette guerre personnellement. Elle, elle se contentait de soigner les blessés du camp Ousen. Alors oui, forcément, elle était d'une certaine manière pour son université tout de même, mais elle n'avait aucune raison -pour le moment- de vouloir être méfiante envers son interlocuteur! Elle se détendit un peu, essayant de se convaincre qu'elle n'avait pas à s'inquiéter.

*Mais bon, il peut s'avéré être le grand méchant loup, non? Faudrait pas non plus que je me fasse bouffer comme une conne... On sait jamais, le fait que je sois d'Ousen, il en est indifférent ou il me considère comme un pion adverse dans leur guerre de clan?*

Elle prit une grande inspiration, pour se calmer. Elle voulait croire qu'elle pouvait lui faire confiance. Et puis, au pire, il ne pouvait rien lui faire ici s'il lui en venait l'idée! C'est quand elle voudra rentrer chez elle qu'il lui faudra faire attention... Mais pour le moment, elle pouvait profiter de sa pause. Elle le laissa donc continuer sur sa lancée. Elle ne put s'empêcher de sourire franchement quand il évoqua l'histoire qui était attachée à son nom de famille. Il semblait lui donner de l'importance, en être fière même. Elle se redressa de sa chaise, se rapprochant de la table et donc de lui. Elle posait un coude sur la table, calant sa tête dans sa main, ses yeux plantés dans les siens. Son sourire habituel -le vrai et non le commercial- était à présent visible. Ce Minamoto l'intéressait. Il était différent des autres apparemment. Et puis, il avait l'air assez unique en son genre, et complexe également. Comment ne pas vouloir en apprendre plus sur lui! Elle approcha doucement sa main, et lui prit le verre, en rigolant un peu en l'entendant évoquer son âge.

-Mais tu fais comment sérieux? A croire que je n'ai même pas besoin de me présenter que tu peux déjà tout savoir sur moi... Bon, pour mon prénom, pas besoin d'être une flèche, c'est clair. Pour l'âge, à la rigueur, ça peut passer encore. Mais Ousen? Sérieusement? Comment t'as put deviner avec autant de facilité?

Elle plongeait son regard dans le sien, cherchant à comprendre. Même s'il était un gars d'Ouran -ce qu'elle avait bien fait attention de garder pour elle, histoire de voir s'il allait l'avouer lui même-, il ne pouvait connaitre toutes les filles de son université! Et c'était plutôt évident qu'il ne trainerait pas dans les parages d'Ousen. Elle porta le verre à ses lèvres, et en prit une petite gorgée. Elle lui rendit ensuite son verre, avec un petit sourire.

-Il n'est pas mauvais en effet.

Elle sourit un peu plus. Elle avait de plus en plus envie de s'amuser avec lui, de le tester. Qu'est ce qu'il serait prêt à lui dire ou qu'est ce qu'il voudrait lui cacher? Fumiko apprécia de plus en plus cette petite pause imposée. Finalement, ça avait du bon aussi de rester en place de temps en temps. Enfin, quand on avait quelqu'un avec qui passer le temps bien sûr.

*Que la partie commence!*

-Tu disais être étudiant, c'est ça? Tu es dans quelle filière?

Elle avait de plus en plus l'impression de jouer les journalistes à poser pleins de questions comme ça. Mais bon, s'il y répondait, où était le problème! Et puis comme ça, elle contrôlait la conversation et pouvait l'emmener où elle le souhaitait. En plus, il ne pouvait avoir le temps de lui poser lui même des questions. Comme quoi n'empêche, elle qui ne voulait pas faire la parlotte faisait tout le contraire au final. Elle sourit à cette pensée, avant de reporter toute son attention sur... Minamoto. Elle réalisa qu'elle n'avait pas eu son prénom. Comment se faisait-il qu'il se soit contenté de donné son nom? D'ailleurs, quand on se présente, c'est le prénom qu'on donne, non? Elle crut que c'était un simple oubli de sa part, mais commença à se demander s'il n'avait pas cherché à éviter de le donner en racontant toute cette histoire autour de son nom.

*Mais pourquoi il aurait fait ça? Je dois commencer à paranoïer.*

-Au fait, tu ne m'as donné que ton nom...

Lorsqu'on entend de quelqu'un que l'on vient de rencontrer qu'il ne faut pas s'enfuir en l'écoutant parler, on se met forcément à se faire des films. Et Fumiko n'échappa à la règle. Elle s'imaginait déjà apprendre qu'il était en réalité un ex-tolard, enfermé pour harcèlement sexuel et/ou meurtre et/ou séquestration de jeunes filles sans défenses... Un truc du genre en tout cas. Quelque chose de bien rassurant en tout cas. Du coup, qu'il lui ai prit la main et qu'il la regarde avec insistance, comme s'il attendait une réponse de sa part avant de lui répondre ne faisait que confirmer qu'il allait normalement lui apprendre quelque chose de très gros sur lui. Elle tenta de se calmer, se disant qu'elle avait très certainement exagéré dans ses suppositions. Il avait dit être étudiant, elle resterait donc sur cette idée pour l'instant -même s'il est vrai que rien ne permet d'affirmer qu'un étudiant n'a jamais fait de prison, mais on s'éloigne à nouveau. Elle prit la parole, voulant lui répondre vis à vis de sa demande de promesse, voulant par la même occasion se redonner de la contenance.

-Bah, de toute manière, c'est pas comme si je pouvais aller bien loin! J'ai pas finit mon service...

Elle fit un petit sourire. Mais son coeur battait un peu plus rapidement qu'il ne le devrait. Elle flippait vraiment d'écouter ce qu'il avait à dire! Alors, quand ce Minamoto reprit la parole, elle retint presque inconsciemment sa respiration, ne sachant pas trop à quoi s'attendre. Et au fur et à mesure qu'il parlait, elle ne put que se détendre. Non, en fait, il n'y avait rien de spécialement effrayant dans ce qu'il venait de lui apprendre. Rien du tout en fait. Pourquoi avoir fait tout ce cinéma avec cette histoire de promesse de ne pas s'en aller en apprenant qui il était? Elle laissa donc couler, se remettant à sourire franchement, oubliant tout ce que son imagination débordante lui avait suggéré un peu plus tôt. Et son naturel reprit très vite le dessus. Elle se mit en effet à rire en l'entendant dire qu'il ne pouvait pas se tromper en disant qu'elle venait d'Ousen à cause de son manque de réaction en sa présence. Etait il si connut que ça à Ouran? En tout cas, il avait l'air de bien traiter les filles, vu les sourires et clins d'œil qu'il lui faisait.

La jeune femme ne serait pas étonnée d'apprendre que c'est un vrai Don Juan. il avait une aisance pour parler, et c'était loin d'être désagréable d'être en sa compagnie. D'ailleurs, il ne passait pas inaperçu, et semblait intéresser d'autres personnes qu'elle. Elle remarquait que plusieurs clients jetaient des coup d'oeil dans leur direction et semblaient faire des messes-basses. A croire qu'il était connu, même au delà des murs d'Ouran! Elle reporta son attention sur son interlocuteur qui était tout sourire en la regardant. Elle ne put s'empêcher de lui sourire en retour. Et c'est ainsi qu'elle perdit la main, c'est à dire le contrôle de la conversation. Car voilà qu'il se mit à lui retourner ses propres questions! Elle en fut amusée. Tous deux semblaient intéressé par l'autre. Est ce que l'un deux serait déçu au final? Pour le savoir, il fallait que Fumiko se dévoile à lui, au moins autant qu'il venait de le faire. C'était la moindre des choses, non? Elle posa ses bras sur la table, les croisant, et s'appuya sur eux, se rapprochant ainsi d'Hiroki.

- Je m'appelle Ishikawa Fumiko, et j'étudie la médecine à Ouran. D'ailleurs, je me retrouve à devoir en soigner plus d'un à cause de la guerre ridicule qui oppose nos deux universités! Si seulement vous pouviez être un peu plus civilisés j'aurais plus de temps pour moi alors...

Elle lui fit un petit sourire, mais il y avait quand même du reproche dans ses propos. Ne venait-il pas de lui dire qu'il étudiait les sports de combats? Et vu l'altercation de tout à l'heure avec la bande de rigolos, il était quasiment sûr qu'il ne se contentait pas de pratiquer dans l'enceinte de son université son art. Elle était bien consciente que les garçons d'Ousen cherchaient parfois à en découdre avec ceux d'Ouran, que les provocations venaient des deux côtés. Mais appartenant du côté des plus faibles -oui, il ne fallait pas chercher à cacher la vérité, pour le moment, Ouran avait le dessus sur Ousen, c'était un fait-, elle ne pouvait se résoudre à contempler les dégâts en restant silencieuse. Fumiko lâcha un long soupire en se passant les mains sur le visage. Elle était en train de se plaindre, et c'était mal placé. Et puis, pourquoi se prendre la tête avec cette guerre? Il n'y avait aucune raison d'en faire leur sujet de conversation. Et puis elle ne voulait pas qu'Hiroki prenne le reproche comme lui étant directement adressé! C'étaient les garçons en général qui l'étaient. Des deux universités d'ailleurs.

-Désolée, désolée... Je n'arrive toujours pas à comprendre l'intérêt de ce jeu qui se joue entre Ouran et Ousen... Et puis si ce n'était qu'occasionnel encore, ça passerait. Mais je croise tous les jours de nouveaux estropiés! A croire que vous passez votre temps à ça... Mais bon, j'y connais rien. Mes gars -car oui, les gars d'Ousen se trouvant dans son université, une sorte d'instinct maternel apparaissait parfois, d'où cette appellation- m'en parlent à peine. des règlements de comptes, des tentatives vaines de s'attaquer au lea...

*... au leader d'Ouran...*

Elle venait de s'arrêter dans son début de monologue, réalisant quelque chose. Ses gars lui parlaient parfois des raisons de leurs blessures. Et souvent, ils déviaient en critiquant les combattants du côté d'Ouran. Et dans ces critiques, revenait souvent le leader de la fameuse université ennemi. Fumiko, elle, elle ne prête généralement que très peu d'attention à leurs propos, pensant qu'ils ne faisaient que se chercher des excuses et des justifications. Mais à force de l'entendre, elle devrait s'en souvenir tous les jours. Elle devrait ne pas avoir à prendre plus de trois secondes pour se rappeler de son nom. Elle aurait dû avoir un déclic lors de leur échange. Et d'un coup, elle comprit tout le sens de leur conversation. Son comportement depuis les premières secondes de leur rencontre. L'aura qui l'entourait constamment et qui était intimidante. Tout le mystère autour de lui venait de s'évaporer en un instant. Il apparaissait sous un jour nouveau. C'était lui...

-Putain mais c'est une blague!

Elle venait de jeter ça d'un coup d'un seul, en se levant d'un coup dans un bruit de chaise chutant au sol. Elle était les deux mains plaqués contre la table, debout en face de cette personne qui un instant plus tôt lui paraissait charmante. Elle avait mit du temps à réaliser, et pour cette raison, elle se sentit vraiment conne. De plus, elle rageait intérieurement. Ce gars, il savait pertinemment qu'elle ignorait qui il était. Il devait bien se fendre la poire à jouer comme ça avec elle. Tu m'étonnes qu'il se soit prit au jeu des questions-réponses! Dans la salle régnait un silence des plus absolue, tous comme figés sur place. Puis, petit à petit, ils reprirent le cours de leur conversation, reformant un bruit de fond. La plupart étaient des habitués, et ils connaissaient la jeune fille comme étant une personne pouvant s'emporter en moins de deux secondes pour un rien, alors ils voulaient éviter de la mettre encore plus en colère en la faisant passer pour une attraction. Ils jetèrent des petits coups d'oeil furtifs, mais rien de plus. Fumiko, elle, approchait son visage de celui d'Hiroki.

-Ôte moi juste d'un petit doute: Hiroki Minamoto, ce serait pas le nom du gars qui dirige Ouran actuellement? Genre l'un des mecs qui s'amuse à s'en prendre à Ousen parce qu'il est fort et veut le faire savoir avec la guerre qui oppose les deux universités?

Elle ne souriait plus du tout. Et elle ne se montrait plus du tout gentille et sociable. Là, elle avait juste besoin d'entendre ce qu'il avait à dire. Normalement, qui que ce soit d'Ouran, elle aurait fait un effort pour ne pas se montrer hostile, même si c'était un des combattants de l'équipe adverse. Mais quand la personne était l'une de celles qui perpétuaient la guerre alors qu'elle avait le pouvoir de la stopper, ou du moins de calmer les ardeurs, elle ne pouvait laisser passer ça. Pour faire simple, il devrait fournir de très grands efforts s'il veut revoir son sourire. Et Fumiko se doutait bien qu'il préfèrera chercher la compagnie d'une autre personne plutôt que de perdre son temps avec elle. Et très sérieusement, ça l'arrangerait bien.